Biocarburants 30-50-100% d'huile végétale dans nos moteurs, quels risques encourons-nous ?

« Ce n’est pas qu’un sujet à la mode, c’est une réalité ! Nous voulons montrer qu’il ne faut pas faire n’importe quoi n’importe comment » explique Alain Terrier, président du cercle d’échange de l’Eure.

 

« Les agriculteurs veulent savoir si çà marche ou pas et dans quelles conditions. » remarque Jean-Marc Perpignan, directeur commercial de la concession Ducastel. Selon Alain Liennard, chercheur au Cirad, « il n’y a plus rien à prouver pour l’huile végétale dans les moteurs : çà marche ! Dans les bonnes conditions avec une huile de qualité, il n’y a pas de problème. » La qualité est le facteur clé de l’utilisation de l’huile dans les moteurs : « Dans le programme 100 tracteurs, les tracteurs qui ont posé problème sont ceux qui ont roulé avec une huile non normée. » souligne Alain Just, président de l’Institut français des huiles végétales pures.

 

 

L’avenir de ce débouché semble passer par la production d’une huile normalisée à une échelle supérieure à celle de la seule exploitation agricole : « On ne pourra pas faire de l’huile de qualité en restant à 2 à 3 copains. Il faudra se regrouper sous forme coopérative comme les allemands. Cela permet d’investir dans le matériel adéquat, de fournir une qualité d’huile constante et de dégager un emploi. » explique Alain Liennard.

 

Les constructeurs s’intéressent également à l’huile végétale : « Nous sommes partenaires de projets : nous avons des machines qui tournent à l’huile de colza. Nous bougeons, nous n’attendons pas, mais nous voulons être sûrs de ne pas nous tromper. » expose Michel Schietequatte, président directeur général de Same Deutz-Fahr France.

 

Il semble encore trop tôt pour voir l'huile végétale faire partie des carburants couverts par la garantie tracteur. Michel Schietequatte précise aux agriculteurs : « Nous avons 3 raisons pour ne pas donner de garanties sur nos moteurs. Nous ne savons pas ce que vous allez mettre dedans. Nous n’avons pas d’études suffisamment longues sur nos moteurs dans nos applications. Enfin, il y a l’aspect normatif : nous sommes responsables des émissions que font nos moteurs et nous avons des normes à respecter. »

 

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